Sarasate (Stradivarius)
Sarasate (Stradivarius) | |
Facteur | Antonio Stradivari |
---|---|
Instrument | violon |
Année de construction | |
Propriétaire actuel | Musée de la musique (Cité de la musique) |
Propriétaires | |
Niccolò Paganini | |
Pablo de Sarasate | |
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Le Stradivarius Sarasate est un violon fabriqué en par le luthier de Crémone Antonio Stradivari.
Son nom fait référence à l'un de ses propriétaires, le violoniste Pablo de Sarasate. Appartenant à l'âge d'or des stradivarius, le Sarasate a été possédé et joué par les solistes Niccolò Paganini et Pablo de Sarasate.
Le Sarasate est réputé être un instrument puissant, adapté notamment au registre des graves.
Contrairement à de nombreux stradivarius, les connaissances concernant l'histoire et l'entretien du Sarasate sont bonnes.
L'instrument appartient à la collection du Musée de la musique de Paris.
Description
[modifier | modifier le code]Authenticité
[modifier | modifier le code]Le violon Sarasate a été fabriqué par le luthier crémonais Antonio Stradivari en [Cozio 1].
Le Stradivarius Sarasate comporte une étiquette mentionnant l'année de fabrication et le nom latinisé du luthier Antonio Stradivari[1],[Cozio 1]. Le monogramme « A. + S. » est indiqué à la suite.
« Antonius Stradivarus Cremonensis, faciebat anno »
— Inscription sur l'étiquette du Stradivarius Sarasate[Cozio 1]
L'inscription « PG. »[Note 1] se trouve au niveau du chevillier de l'instrument[Note 2],[1],[SLC 1].
Caractéristiques
[modifier | modifier le code]Le Stradivarius Sarasate suit un modèle en « grand patron »[SLC 1]. Le violon est grand et large, notamment au niveau de voûtes.
Les largeurs maximales du Sarasate sont d'environ 20,7 et 16,8 centimètres dans les parties larges de la caisse, au premier tiers (au niveau du cordier) et dernier tiers (vers la touche)[Note 3],[1]. La largeur minimale du second tiers (au niveau du chevalet) est d'environ 10,9 centimètres[Note 4].
Le fond de l'instrument est constitué de deux pièces d'érable ondé[1]. Les ondes sont ascendantes et larges. Le fond mesure environ 35,6 centimètres[Cozio 1].
La table d'harmonie, en épicéa, est également constituée de deux pièces[1]. Elle est très légèrement plus petite que le fond (environ 35,5 centimètres). Les veines du bois sont de taille moyenne.
Le manche est en érable ondé (les ondes sont plus fines que le fond)[1]. Sa position a été reculée entre et par Gianbattista Guadagnini[Note 5],[SLC 1].
Les éclisses sont faites dans le même érable ondé que le manche[1]. Elles mesurent entre 2,9 et 3,1 centimètres de haut.
Une étude dendrologique a permis de dater la plus ancienne partie de bois à [Cozio 1].
Le vernis du Sarasate est composé d'huile, de résine de conifère et de vermillon[Note 6],[1].
Qualité sonore
[modifier | modifier le code]De l'avis général, le Sarasate est un violon dont le son est caractérisé par une puissance importante[SLC 2].
Le comte Cozio considérait le Sarasate comme un violon particulièrement puissant[Note 7],[SLC 1]. Par ailleurs, il décrit le son de l'instrument comme plus adapté aux registres graves[Note 8]. Ces opinions se trouvent corroborées par l'attirance de Niccolò Paganini pour le Sarasate ; le soliste italien étant connu pour ses goûts le portant vers des violons puissants, notamment dans les graves, comme le Guarnerius Il Cannone.
Luthiers en charge de l'instrument
[modifier | modifier le code]Il est attesté que le luthier Jean-Baptiste Vuillaume s'est occupé du Sarasate entre et les années autour de [SLC 2].
Entre et , Pablo de Sarasate confiait le violon aux luthiers parisiens Gand & Bernardel pour son entretien[Note 9],[SLC 2].
Histoire
[modifier | modifier le code]Après sa fabrication en , le Sarasate n'est pas vendu et reste dans l'atelier d'Antonio Stradivari[SLC 1]. Après sa mort, son fils Paolo vend l'instrument au comte Cozio di Salabue aux alentours de [Note 10],[Note 11].
Le virtuose italien Niccolò Paganini acquiert le Stradivarius en et le conserve jusqu'à sa mort[1],[SLC 1]. Ensuite, son fils Achille Paganini remet l'instrument au luthier Jean-Baptiste Vuillaume qui le conserve pendant près de 25 ans. Finalement, il trouve un acquéreur en la personne du violoniste Pablo de Sarasate aux alentours de [Note 12],[SLC 2].
Pablo de Sarasate reste le propriétaire du Sarasate pendant toute sa vie[SLC 2]. Avant sa mort, il décide de léguer l'instrument au musée du Conservatoire de Paris. Le transfert à l'institution est effectué en .
Propriétaires
[modifier | modifier le code]Les propriétaires attestés sont les suivants[Cozio 1],[SLC 3] :
Propriétaire | Depuis | Jusqu'en |
---|---|---|
Antonio Stradivari et fils | - | |
Comte Cozio di Salabue | - | |
Niccolò Paganini | ||
Baron Achille Paganini | Indéterminé | |
Jean-Baptiste Vuillaume (Paris) | Indéterminé | - |
Pablo de Sarasate | - | |
Musée de la musique (Cité de la musique, Paris) | Actuel |
Notes et références
[modifier | modifier le code]Notes
[modifier | modifier le code]- Jean-Philippe Échard indique que « PG. » correspond à l'abbréviation « più grande ». Il estime que cette indication a été inscrite par son premier propriétaire, le comte Cozio, et décrit la forme globale de l'instrument selon ce collectionneur.
- Les archives Cozio font état de la mention « PS. » et non « PG. ».
- Les archives Cozio mentionnent les mesures de 20,8 et 16,7 centimètres pour ces parties[Cozio 1].
- Les archives Cozio mentionnent une mesure de 11,2 centimètres pour cette partie[Cozio 1].
- Cette modification a été faite à la demande de son propriétaire, le comte Cozio.
- Le vermillon est un pigment. Sa couleur est rouge orangé.
- Le comte Cozio disposait d'une importante collection de violons crémonais de grande qualité (stradivarius et guarnerius). Selon lui, le Sarasate était l'instrument le plus puissant de sa collection (« il più forte »).
- Le comte Cozio décrivait le son en ces termes : « fortissimo di voce, e quasi tenore » (« à la voix très puissante, presque comme un ténor »).
- Jean-Philippe Échard indique que la documentation sur les différentes opérations réalisées (entretien, modernisation, etc.) dans cet atelier est exhaustive et détaillé.
- La vente porte sur un ensemble d'environ douze violons.
- La date précise de l'acquisition par le comte Cozio n'est pas connue. Les spécialistes situent la transaction entre et .
- La date de l'acquisition est incertaine : en ou en . Les documents attestent que le Stradivarius Sarasate est en possession de Pablo de Sarasate le au plus tard[1].
Références archives Cozio
[modifier | modifier le code]- (en) « Antonio Stradivari, Cremona, 1724, the 'Sarasate' » , Cozio Archive, sur tarisio.com.
Références
[modifier | modifier le code]- Références tirées de Stradivarius et la lutherie de Crémone (abrégées SLC) :
- Échard (2022), p. 167.
- Échard (2022), p. 168.
- Échard (2022), p. 167-168.
- Références générales :
- Musée de la musique, Philharmonie de Paris, « Violon dit le Sarasate » , sur collectionsdumusee.philharmoniedeparis.fr.
Annexes
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
- Jean-Philippe Échard, Le Violon Sarasate - Stradivarius des virtuoses, Paris, Cité de la musique - Philharmonie de Paris, , 128 p. (ISBN 1094642266, EAN 9791094642269)
- Jean-Philippe Échard, Stradivarius et la lutherie de Crémone, Paris, Cité de la musique - Philharmonie de Paris, , 253 p. (ISBN 979-10-94642-48-1), p. 167-173.